Le syndrome brachycéphale regroupe un ensemble de particularités anatomiques plus fréquemment rencontrées chez les races brachycéphales (Bouledogues, Boxer, Boston Terrier, Cavalier King Charles…) : sténoses des narines, hypoplasie trachéale, macroglossie, hypertrophie du palais mou.

Ces particularités créent une obstruction des voies respiratoires hautes pouvant entrainer l’apparition de pathologies secondaires: collapsus/paralysie laryngé, éversion des ventricules laryngés, régurgitations, hernie hiatale.

Le plus souvent les chiens atteints du syndrome brachycéphale présentent les symptômes suivants : ronflements, fatigabilité, essoufflement, intolérance à l’effort et troubles digestifs (régurgitations). Dans les cas les plus graves, des syncopes peuvent survenir.

Le diagnostic est clinique. Des examens complémentaires peuvent permettre de préciser l’ensemble des anomalies et leurs conséquences:

• La radiographie permet de préciser la présence d’une hypoplasie trachéale et d’une bronchopneumonie
• L’endoscopie permet d’évaluer la morphologie  du palais mou, la présence d’une éversion des ventricules laryngés et d’un collapsus/paralysie laryngée.
• L’endoscopie digestive permet d’évaluer les lésions œsophagienne et gastrique liées au syndrome brachycéphale (gastrite, oesophagite, hernie hiatale, sténose pylorique). Elle rend également possible la réalisation de prélèvements pour analyse (bactériologie, histologie). 

Le traitement du syndrome brachycéphale chez le chien est avant tout chirurgical. Il est important d’intervenir précocement chez les chiens symptomatiques pour éviter l’apparition de collapsus/paralysie laryngée, les répercussions pulmonaire (bronchopneumonie) et cardiaque (hypertrophie et insuffisance cardiaque droite).

L’intervention chirurgicale repose sur 3 points :

1. Le raccourcissement et le désépaississement du voile du palais

2. L’élargissement des narines lorsque cela est nécessaire

3. L’exérèse des ventricules laryngés lorsqu’ils sont éversés

Plus rarement, il peut être nécessaire de traiter les anomalies concomitantes (latéralisation des aryténoïdes, dilatation pylorique…).

L’anesthésie des chiens brachycéphales est délicate, les risques d’apnée et de vomissements sont plus importants que chez les autres races. Des protocoles adaptés et la surveillance anesthésique permettent de réduire au minimum ce risque anesthésique.

Les principales complications liées à l’intervention chirurgicale sont des œdèmes laryngés, des bronchopneumonies par fausses déglutition, des hémorragies et la présence de ronflements résiduels auxquels s’ajoutent les risques liés à l’anesthésie.

Les animaux sont hospitalisés en général la journée est ressortent le soir même de l’intervention avec un traitement anti-inflammatoire, antibiotiques et une alimentation molle de type pâtés.

Réalisé précocement, et en dehors de toute complication, cette intervention est de très bon pronostic pour l’animal qui retrouve rapidement une respiration plus aisée.

Dans la majorité des cas, les troubles digestifs (gastrite, régurgitations) rétrocèdent après l’intervention chirurgicale.